Distributions GNU/Linux pour « débutants », que sont-elles « vraiment » supposées être ?

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Temps de lecture : 12 minutes

Je vois fleurir sur internet depuis plusieurs années des articles de blog pleins de bonnes intentions, répertoriant les meilleures distributions GNU/Linux pour les débutants.

Quelques exemples en français et en anglais (il en existe beaucoup plus, sans parler de tous ceux rédigés dans d’autres langues encore) :

Pratiquement à chaque fois que je tombe sur ces articles, relayés sur les réseaux sociaux principalement, je fais un bon sur ma chaise en voyant certaines distributions citées… des distributions pour débutants « qu’ils disent » !

Je me demande régulièrement sur quels critères les rédacteurs de ces articles se basent pour constituer leurs sélections de « distributions pour débutants »… ou si tout simplement « bidon », dans le simple but de générer du trafic.

Alors, vous allez me dire… toi qui fais le malin avec ton article de blog, explique-nous un peu quels critères peuvent faire d’une distribution GNU/Linux une bonne distro pour débutant ? 😀

Eh bien, voici ce que j’en pense. J’ai beau ne pas avoir testé toutes les distributions (loin de là, vu le nombre, c’est pratiquement impossible), même durant mes pires périodes de « distro hopping », j’ai quand même une idée des bons critères faisant d’une distribution une « bonne distribution pour (vrais) débutants », car j’ai testé plusieurs d’entre elles au fil des années sur les machines de personnes de mon entourage, plus ou moins proche, de niveau de compétence informatique, d’âge, et de configuration matérielle hétérogènes. J’ai donc bien un certain recul par rapport à tout cela.

Autant appeler un chat, un chat. Un débutant, c’est… un débutant ! C’est-à-dire une personne aux compétences modestes à très faibles en ce qui concerne l’utilisation d’un ordinateur. Il n’est cependant pas obligatoirement un cas extrême, et sait toutefois bien au moins utiliser un clavier et une souris, et comprend la notion de fenêtre, d’icône, de logiciel, sait a priori naviguer sur internet, relever ses mails, utiliser un traitement de texte. Il n’est en tout cas pas un développeur, un geek du dimanche, ou autre débrouillard. Alors, oui, j’ai bien conscience qu’à partir de là, tout ce qui suit dans cette page n’engage que moi, car c’est sur la base de MA perception personnelle de ce qu’un débutant que je décris les critères ci-après auxquels doivent répondre les distributions GNU/Linux pour être de bonnes « distros pour newbies ».

Caractéristiques d’une bonne distribution GNU/Linux pour débutant

Facilité d’installation

Là, j’en entends déjà certains « tousser » en disant… « mais un débutant ne saura ou ne voudra jamais installer un système d’exploitation lui-même ». Eh bien si ! Ça arrive… pas tous les jours, mais ça peut arriver de temps en temps. Tout du moins, certains peuvent être amenés à en avoir besoin, par contrainte ou par choix, pour des raisons assez variées, et on doit les prendre en compte. Une installation facile, c’est une installation graphique, visuellement séduisante et rassurante (et bien traduite !), avec seulement les questions essentielles (répondant à la majorité des besoins d’un usage classique), à une installation qui fonctionne « out of the box ». Des options avancées peuvent être disponibles, mais uniquement en cliquant sur des boutons dédiés pour les afficher.

Un premier contact « chaleureux » (welcome screen)

Un débutant doit se sentir « accueilli » lorsqu’il lance le système la première fois. Cela se caractérise en principe par un écran de bienvenue, correctement traduit dans la langue de l’utilisateur, guidant ce dernier dans sa première prise en main : accès à la gestion des pilotes additionnels, aux réglages du pare-feu, au logiciel de sauvegarde, à la personnalisation de l’interface, à divers liens tels que celui du forum officiel de la communauté ou encore de la documentation officielle en français, etc. Ubuntu et Linux Mint, pour ne citer que ces deux distributions, sont pourvues d’un écran de bienvenue bien pensé, avec un préférence pour ma part pour celui de Linux Mint.

Magasin d’application bien fourni et facile à utiliser

Certaines distributions disposent nativement d’un plus faible nombre de logiciels compatibles que d’autres (pour diverses raisons). Une « vraie » distribution pour débutant doit nativement permettre l’installation d’un maximum d’applications (cela englobe les paquets natifs DEB ou RPM et les paquets universels tels que les Flatpak, Snap, AppImage) sans avoir à ajouter de dépôt communautaire ou tiers, et ce, facilement (grâce à une interface graphique bien pensée). Outre l’installation, ce point inclut aussi la facilité de désinstallation des logiciels. Concernant ladite désinstallation, sous Linux Mint, il n’y a qu’à faire un clic-droit sur l’application, dans le menu des applications, pour accéder à « Désinstaller ». On peut difficilement faire plus intuitif !

Mise à jour des paquets facile et centralisée

Une distribution pour débutants doit disposer d’un gestionnaire de mise à jour via une interface graphique la plus compréhensible possible. Le gestionnaire doit être simple et ne doit pas comporter d’options « avancées dangereuses » (ou elles ne doivent pas être accessibles directement et elles doivent être parfaitement décrites). Le gestionnaire doit aussi, si possible nativement (ou à défaut, via une extension de l’environnement de bureau), informer l’utilisateur de la disponibilité de mises à jour. En parlant de fonctionnalités dangereuses, je pense notamment à Pamac, le gestionnaire graphique de mise à jour (et d’installation / désinstallation) de paquets pour Pacman, utilisé par exemple dans Manjaro. Malgré l’apparente convivialité de l’outil (bien qu’en réel retrait par rapports à ce qu’on trouve ailleurs), on peut vite faire des bêtises, telles qu’activer la désinstallation automatique des paquets orphelins suite à la désinstallation d’un logiciel… sauf que lorsque l’arbre des dépendances est parfois casse-gueule (ce qui est le cas chez Manjaro), on peut faire sauter en un instant des paquets qui auraient dû ne pas être touchés, et soudains, c’est le drame ! En principe, il n’y pas ou presque pas d’options « kamikaze » dans les gestionnaires graphiques de paquets lorsque vous êtes sous Ubuntu ou Linux Mint, pour ne citer qu’eux. Aussi, pour que les mises à jour soient faciles à réaliser, tout doit bien être centralisé. Concernant ce point, j’en reviens à Manjaro. D’un côté, on a la mise à jour des paquets (mise à jour de la distribution, bien que l’on soit ici dans un cas un peu spécial, car il s’agit d’une rolling release) via Pamac, et de l’autre on a une interface pour la mise à jour du noyau (avec des actions dangereuses), et séparément encore, on a la mise à jour des paquets linguistiques. Avec des distributions comme Ubuntu ou Linux Mint, TOUT est centralisé, ce qui est parfait pour un débutant.

Mise à jour de la distribution facile à effectuer

Ce point est partiellement redondant avec le précédent, car il concerne encore le gestionnaire (graphique) de mise à jour. Il doit permettre d’effectuer les mises à jour mineures comme majeures de la distribution, sans avoir à passer par le terminal et doit indiquer de manière transparente et claire la progression de la mise à jour. Il faut bien comprendre que si une distribution est facile à installer, mais que la mettre à jour est un parcours du combattant, ce seul point éjectera la distribution en question de la liste des distributions pour débutant. En effet, « pour débutant » insinue le fait que l’utilisateur sera autonome sur le long terme pour faire vivre son système d’exploitation sans dépendre de personnes extérieures expérimentées. Que les choses soient donc très claires ; une distribution GNU/Linux dont le passage d’une version majeure à une autre n’est pas vraiment facile (sans passage par le terminal, sans actions dangereuses, sans questions complexes) ne peut pas être qualifiée de distribution pour débutant (l’utilisateur doit être autonome sur le long terme et ne doit pas systématiquement déprendre d’une personne experte pour cela).

Des paramètres système centralisés et pertinents

Les paramètres permettant de personnaliser le système (principalement l’environnement de bureau) doivent être concentrés en un seul endroit, et ne doivent ni comporter d’actions risquées, ni être trop nombreux. L’interface doit être strictement graphique et intuitive. L’agencement des paramètres dépend principalement de l’environnement de bureau, et ensuite partiellement des développeurs de la distribution qui parfois améliorent les choses. Je trouve par exemple Cinnamon très clair à ce niveau (pas mal de paramètres, mais ni trop, ni trop peu, et tous bien centralisés). De mémoire, XFCE et Pantheon sont du même niveau. En revanche, certaines personnalisations manquent à Gnome (bien que certaines peuvent-être ajoutée en installant « Gnome Tweaks ») et certaines sections des paramètres sont (à mon avis) pas très claire. Enfin, KDE centralise très bien tous ses paramètres, mais il me semble (c’est mon ressenti) qu’il y a trop (voire beaucoup trop) de paramètres possibles ; c’est d’un point de vue superbe, mais peut être déroutant pour des gens qui réclament de la simplicité (où est le fameux principe « K.I.S.S » ?)

Une compatibilité matérielle confortable et facile à gérer

La compatibilité matérielle des distributions GNU/Linux s’améliore constamment. Malheureusement, ce ne sont pas forcément les distributions les plus simples à utiliser qui sont les plus douées pour reconnaitre les tout derniers composants, car cela dépend notamment de la version du noyau Linux employé. Plus le noyau est récent, plus il saura tirer parti des tout derniers processeurs, par exemple. En principe, les distributions qui utilisent les noyaux Linux dernier cri sont les distributions de type « rolling release » (ex : Arch Linux, Manjaro, openSUSE Tumbleweed…), qui bénéficie de mise à jour en continu, dès qu’une version de noyau (ou de tout autre paquet) sort, en version stable le plus souvent, voire en beta. Le revers de la médaille est qu’à ce jour, aucune distribution de ce type n’est franchement à mettre entre les mains de débutants, car qui dit « paquets (très) récents » dit « risque accru d’instabilités ». D’un autre côté, il y a les distributions de type « fixed release ». On y trouve des distributions très conservatrices (ex : Debian Stable, openSUSE Leap…) qui sont brutes en termes de configuration et de logiciels pré-installés, et qui utilisent des noyaux et logiciels dans des versions assez anciennes pour garantir le plus possible la stabilité, au détriment cependant et dans certains cas des performances, des fonctionnalités, et de la compatibilité matérielle. Ces distributions conservatrices ont un cycle de vie plutôt long. Parmi les « fixed release », on trouve aussi les distributions pour débutants qui sont une sorte de compromis entre les deux, les « rolling release » et les « fixed release » conservatrices ». Il s’agit par exemple d’Ubuntu, Linux Mint, Zorin…. Les noyaux et les paquets ne sont ni trop vieux ni trop récents, permettant aux débutants de bénéficier d’une distribution suffisamment performante et stable pour une utilisation classique au quotidien, grâce à un cycle de vie « moyen ». Attention toutefois à ne pas croire certaines distributions du genre comme adaptées aux débutants. En effet, certaines distributions « fixed release » plutôt très modernes, peuvent avoir des allures de distributions pour débutants, alors qu’il n’en est rien. Fedora en fait partie. Son cycle de vie est bien plus court que celui d’Ubuntu et cie, et ses noyaux et logiciels sont très récents en comparaison, mais cela l’expose forcément à plus de bugs, bien qu’elle jouisse d’une sérieuse réputation. Cela dit, elle ne répond pas non plus à certains des autres critères de cette page, l’excluant ainsi directement des distributions pour débutants.

Un système de contrôle d’accès obligatoire qui ne fait pas (trop) de zèle

Les distributions GNU/Linux peuvent être pourvues de Mandatory Access Control qui évitent certains accidents sécuritaires d’arriver (trop facilement). Il est intéressant que les distributions pour débutants en soient pourvues, et c’est le cas la plupart du temps, mais il ne faut pas que ces systèmes fassent du zèle ou trop de zèle. Deux systèmes connus sont notamment SELinux et AppArmor. Le premier est utilisé par exemple par Fedora (distribution qui est à mon avis faite pour des personnes expérimentées et qui ne cochent pas certains critères listés dans cette page), et le second est utilisé par exemple par Ubuntu et ses dérivés. SELinux offre un niveau de sécurité supérieur à celui fourni par AppArmor, car il est intrinsèquement moins permissif que ce dernier. Cette rigueur le rend parfois parano et peut entraver la liberté de l’utilisateur, qui devra si nécessaire le configurer finement pour s’octroyer le droit d’exécuter certaines actions. AppArmor, moins strict et plus discret, est un bon compromis sécurité / liberté pour un usage classique pour le grand public. Alors, oui, certains me diront qu’il faut privilégier la sécurité. C’est vrai, la sécurité est un point ne pas négliger, mais il faut mettre de l’eau dans son vin car, pour une utilisation classique, avec un minimum d’éducation à l’hygiène numérique, on devrait s’en sortir avec AppArmor, non ?

Un environnement de bureau facile à utiliser

Il existe plus d’une douzaine d’environnements de bureau, mais seuls certains sont suffisamment « user friendly » pour les débutants. Un environnement de bureau, adapté aux débutants, est graphiquement attrayant (cette notion est un peu subjective, mais vous comprendrez qu’une interface soignée encourage la prise en main de cette dernière par l’utilisateur) et facile à personnaliser. Attention toutefois, certains environnements qui sont préconisés pour les configurations matérielles modestes, ne sont pas les plus intuitifs, car dans leur cas, ce n’est pas l’esthétique et l’ergonomie sont ont été privilégiés, mais la légèreté (consommation moindre de CPU et RAM). Les très populaires environnements de bureaux qui caracolent en tête sont Gnome, KDE, ou encore Cinnamon, pour en citer qu’eux, n’ont pas volé leur succès et sont adaptés aux débutants. D’autres environnements tels que i3, Fluxbox, ou IceWM ne sont pas de mauvais environnements de bureau, mais n’ont pas vocation à se retrouver entre les mains de primo-accédants à GNU/Linux, car ils sont plus complexes à prendre en main parce que volontairement moins attrayantes, pour notamment donner la priorité à l’efficacité et à la légèreté.

Une interface utilisateur totalement et correctement traduite

La plupart des distributions GNU/Linux, tout du moins les plus populaires, sont vraiment bien traduites, cependant au moins une exception a marqué mon esprit. Il s’agit de la distribution montante nommée « PopOS!« , basée sur Ubuntu et développée par System76. Il s’agit à mon avis d’une très intéressante distribution qui présente de belles particularités avantageuses par rapport à Ubuntu, mais le bât blesse lorsqu’il s’agit des traductions (lorsque l’on navigue dans l’interface) qui de part et d’autres sont incomplètes… bugs, ou traductions manquantes, je ne sais pas. S’il s’agit de traductions manquantes, le lance un appel à la communauté pour y contribuer. Quoi qu’il en soit, ce manque de traductions persiste depuis un bon bout de temps et lorsque je me mets à la place d’un utilisateur débutant strictement francophone (les débutants en informatique sont souvent aussi débutants en anglais, à l’inverse d’une partie conséquente des geeks qui pratique régulièrement cette langue, par nécessité), ce point peut clairement être rédhibitoire.

Une communauté large et accessible ainsi qu’une bonne documentation

Avec GNU/Linux, à moins d’avoir souscrit en tant que professionnel à un support « enterprise » auprès de l’éditeur ou d’un professionnel tiers, ce qui est extrêmement peu probable chez un débutant, le support se matérialise par les forums, les canaux de discussion instantanée (ex : Discord), les documentations, sans oublier les articles de blogs rédigés, eux aussi, par des membres de la communauté pour aider à la résolution de certains problèmes. Plus ceux-ci sont nombreux, plus il y a de chances d’en trouver dans diverses langues autres que l’anglais (ex : français), plus les débutants auront de chances d’être facilement épaulés en cas de problème et donc de trouver les solutions attendues. Ubuntu est probablement le meilleur exemple du genre ; il est à noter que toutes les distributions dérivées d’Ubuntu (les déclinaisons officielles telles que Xubuntu, Kubuntu, … mais aussi d’autres telles que Linux Mint ou Zorin) bénéficient indirectement de cette richesse communautaire, car la majorité des problèmes / solutions d’Ubuntu concernent aussi les distributions dérivées (parce qu’elles sont construites de la même manière, à quelques différences superficielles près, généralement au niveau de l’interface utilisateur). La communauté doit aussi être hétérogène. Oui… hétérogène, parce qu’une communauté peut être vaste, mais essentiellement composée d’utilisateurs expérimentés. Prenez par exemple la communauté de Arch Linux, de Gentoo … oui, il y a du monde, mais les documentations et les forums sont surtout rédigés (par et pour) et animés (par et pour) des gens qui touchent leur bille. Prenez à côté les documentations et les forums liés à Ubuntu ; les documentations sont pour la plupart digestes, et sur les forums, il y a de tous les profils, du pur débutant un peu curieux à l’expert, et cela permet à tous, à commencer par les débutants, de progresser sans se décourager, grâce à des gens qui seront en principe plus pédagogues. Je précise que n’ai rien contre Gentoo ou Arch Linux et leurs communautés respectives, mais c’est le principe de réalité ; ces distributions ne sont pas conçues pour les newbies, BTW ! 😉

Ne pas se fier à DistroWatch

Certains d’entre vous on peut-être arpenté ce site qui répertorie les distributions GNU/Linux, avec un suivi précis de leurs versions et notamment un classement des distributions par popularité. Ce classement est-il fiable ? À mon avis, il ne l’est pas, car il s’agit de simples statistiques de fréquentation des pages de présentation des distributions. Cela mis à part, étant donné que pratiquement aucune distribution ne fait l’objet de statistiques / télémétries, il est impossible d’établir un classement fiable de la popularité et de l’usage des unes par rapport aux autres. Dans le monde réel, on ne peut évaluer qu’au doigt mouillé la popularité d’une distribution en en connaissant le nombre de téléchargements de ses images (ISO), en évaluant la taille de sa communauté, le nombre et la taille des forums qui parle d’elle, le nombre d’articles de blog qui en parlent, etc. Pour en revenir à DistroWatch, son classement n’est pas une information fiable pour les débutants car les gens qui arpentent ce site (et y déposent des avis) ne sont pas de vrais débutants. Pour terminer, afin que je ne me fasse pas taper dessus, je ne fais aucunement du « DistroWatch bashing » car j’apprécie ce site, et le consulte périodiquement, mais de manière éclairée.

Distribution mature

Une distribution aboutie, c’est une autre manière de dire une distribution fiable. Lorsque je fais une poussée de « distro hopping » et que je télécharge à la chaîne des images pour les tester (VM), je constate que certaines distributions ont des lacunes (par forcément graves, mais des lacunes tout de même), qui avec le temps ne sont pas réparées, et cela envoie pour moi un mauvais signal. Bien sûr, je n’incrimine pas le travail, très souvent bénévole réalisé par les développeurs pour faire vivre ces distributions, étant moi-même contributeurs d’autres logiciels libres (qui mieux que moi peut les comprendre !), mais lorsque je me mets à la place d’un utilisateur débutant, il y a de ces choses qui ne peuvent pas passer. Autant, je peux personnellement ouvrir au minimum une issue sur GitHub (GitLab…) pour signaler le problème, en fournissant un maximum de détails techniques, dans l’espoir que le problème soit résolu, autant il parait évident qu’un débutant ne sera pas en mesure d’effectuer ce genre de démarche. Avec mon expérience, je pourrais même trouver des moyens de contournement pour éviter le bug ou le corriger en local. À titre d’exemple, j’ai vu quelques bugs qui m’ont déplu dans la distribution « Elementary OS » (dans la gestion des fonds d’écran, ou encore le contrôle parental), qui, sur une bien longue période, sur plusieurs versions majeures, n’avaient pas été corrigés (je précise que je n’ai pas refait de tests depuis un moment, donc, ce que j’ai dit n’est peut-être plus d’actualité, mais je mets le doigt sur des bugs sur lesquels des débutants ont de grandes chances de tomber et de buter). À l’inverse, durant la même période, mais aussi en ce moment-même, il ne me semble jamais avoir eu de bugs aussi visibles sur Ubuntu ou Linux Mint (cela n’engage que moi).

Conclusion

Maintenant que vous avez connaissance de cette liste de critères essentiels, qui permettent de caractériser précisément les besoins d’un véritable débutant, j’espère que vous porterez un regard plus critique sur les articles et les avis concernant les distributions décrites par certains comme « idéales » pour les nouveaux venus dans l’univers GNU/Linux.

Il est important de souligner qu’on peut être débutant sous GNU/Linux tout en ayant des compétences avancées en informatique, ou bien être novice à la fois sous GNU/Linux et en informatique en général. C’est à cette dernière catégorie que je fais référence.

Par conséquent, lorsque vous évoquez des distributions pour débutants, ne vous laissez pas influencer par certains articles ou avis qui recommandent Manjaro, Solus, Debian, openSUSE, Fedora, Deepin, MX Linux, et d’autres encore. De telles recommandations risquent de placer des débutants pourtant motivés dans des situations complexes, pouvant les décourager.

Une véritable distribution pour débutant doit répondre à tous les critères énoncés dans cette page, au minimum. Enfin, pour ceux qui n’apprécieraient pas la mention fréquente d’Ubuntu dans cette page, distribution souvent critiquée en raison de certains choix de la société Canonical, rappelez-vous que rien n’est parfait. Je préfère de loin traiter avec Canonical qu’avec Microsoft. Il faut savoir ce que l’on veut et savoir faire des compromis, les meilleurs possibles, sachant qu’aucune distribution n’est parfaite. À ce titre, je vous recommande de visionner les très intéressantes vidéos de Gwen Tech, dont certaines évoque certaines distributions GNU/Linux, dans le but de d’établir si oui ou non ces dernières sont idéales (ou pas) pour les débutants (les vrais).

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